Haïti: détérioration de la santé des enfants, femmes et hommes dans les provinces touchées par l’ouragan
Trois semaines après l’ouragan Matthew qui a dévasté le sud-ouest d’Haïti, des milliers de personnes sont toujours sévèrement affectées par des abris inadéquats, un manque de nourriture et d’eau potable. Certaines communautés reculées sont toujours isolées et inaccessibles. Médecins Sans Frontières est inquiète de la détérioration de la santé des enfants, femmes et hommes dans les provinces du sud touchées par l’ouragan, Grande Anse et Nippes.
#Haïti: pour atteindre et soigner les populations isolées après l'ouragan, MSF utilise voitures, motos, hélicoptères mais aussi... des ânes! pic.twitter.com/UbOjvbCkcU
— MSF Belgique (@msfbelgique) 2 novembre 2016
« Nos récoltes ont été détruites et nos animaux sont morts »
Les équipes MSF voient des signes de pénurie alimentaire: la plupart des récoltes ont été détruites ou inondées et la grande majorité de l’élevage manque ou est mort. « Au cours de nos consultations médicales, nos patients nous racontent qu’ils ne savent pas comment nourrir leurs familles », explique Emmanuel Massart, coordinateur du projet à Grande Anse. « Les familles ont perdu leur élevage, leurs arbres à fruit et leur entière réserve personnelle durant la tempête, et ce qu’il reste décline à cause de la protection insuffisante contre la pluie. »
Dans le sud et à Grande Anse, MSF a commencé à monitorer le statut nutritionnel des enfants de moins de cinq ans au travers de cliniques mobiles afin de les soigner avec des aliments thérapeutiques prêts à être utilisés.
Les gens ont besoin d’un toit pour la nuit
L’ouragan de force 4 a soufflé les toits de la plupart des maisons dans le sud-ouest du pays et les pluies intenses ont causé encore plus de dégâts aux maisons qui étaient encore en état.
« Des familles entières ont perdu leurs foyers. Maintenant, ils vivent dans des cabanes temporaires ou partagent des espaces bondés avec d’autres familles » explique Renade Sinke, coordinateur du projet à Nippes.
pas d’eau potable
« L’ouragan a endommagé les systèmes précaires de provisions en eau. Ces systèmes ont été encore plus endommagés avec les inondations qui ont suivi l’ouragan. Les gens n’ont pas eu accès à de l’eau potable » rapporte Yves Lyre-Marcellus, spécialiste en eau et sanitaires à Nippes.
MSF a évalué l’état de six puits sur la côte allant de Port-à-Piment aux Coteaux, parmi lesquels trois avaient été contaminés par de l’eau salée. Dans les vallées ou les montagnes, les sources en eau sont parfois mélangées avec de l’eau peu sûre de la rivière ou des débris dus aux glissements de terrain.
Les villages éloignés sont complètement isolés
Les villages éloignés étaient déjà difficiles à atteindre avant l’ouragan et sont maintenant presque inaccessibles. Cette inaccessibilité impacte également la provision en soins de santé. « En arrivant à Pourcine, un village dans les montagnes, nous avons soigné 14 personnes qui présentaient des blessures sévères et une femme qui avait fait une fausse couche », explique Massart.
Procurer un accès à des traitements pour les patients suspectés de choléra
Alors que le nombre de patients suspectés de choléra dans le Centre de Traitement de Choléra MSF à Port-à-Piment est descendu à six patients le 25 octobre, la ville voisine de Chardonnières a rapporté 14 nouveaux cas suspects pendant la journée. Comme l’épidémie est imprévisible dans les conditions actuelles, il est crucial de monitorer les nouveaux cas, de procurer suffisamment de centres de traitement, un accès aux structures et à l’eau potable.
MSF est inquiète que la combinaison du manque d’abris, d’eau potable, de nourriture et d’accès conduira à une détérioration de la santé générale de la population.