Reprise des hostilités au Yémen : toujours plus de blessés pris en charge dans notre hôpital de campagne à Mokka
Le conflit au Yémen connaît une nouvelle escalade depuis un mois. Chaque semaine, nos équipes sur le terrain accueillent de plus en plus de blessés. Entre le 8 et le 28 novembre, nous avons pris en charge 163 blessés dans notre hôpital chirurgical de campagne de Mokka – une ville portuaire du sud-ouest du pays. Nous sommes extrêmement inquiets pour la sécurité et la santé des habitants et craignons de ne plus pouvoir faire face à cet afflux massif de patients.
Deux vagues d’afflux massif de blessés
« Au cours de ces dernières semaines, nous avons dû faire face à deux vagues d’afflux massif de blessés – plus de trente patients ont été admis à deux reprises. Les victimes blessées par balles ou par des éclats d’obus, ont été à chaque fois rapidement transportées dans notre structure de traumatologie », explique Miodrag Jevtovic, chef de mission au Yémen. « D’autres structures de santé de la région nous ont dit avoir été elles aussi submergées par l’afflux de blessés. Nous avons immédiatement augmenté nos capacités pour pouvoir accueillir tous les blessés. »
Les chirurgiens à pied d’œuvre vingt-quatre heures sur vingt-quatre
Les 12 et 13 novembre, nos équipes de Mokka ont soigné 34 patients. Nos chirurgiens ont travaillé jour et nuit et ont ainsi réalisé l’exploit d’opérer 20 patients en 24 heures. La semaine suivante, nous avons dû faire face à un nouvel afflux de patients – 45 au total. Nous avons procédé à 24 interventions chirurgicales. Sur les 163 patients admis depuis le 8 novembre, 96 étaient dans un état critique à leur arrivée à l’hôpital.
Des citoyens parmi les blessés
Parmi les blessés, il y a aussi des citoyens pris dans les échanges de feu, comme Yasin d’Al-Nahkla: « Ce jour-là, je me trouvais dans ma grange. C’était un jour comme les autres quand tout à coup un tir de mortier s’est abattu sur la grange. J’ai été blessée, et je ne sentais plus ma jambe. J’estime avoir eu de la chance car mes proches ont été épargnés. »