Inondations au Pakistan : le nombre de cas de paludisme et de malnutrition infantile est alarmant
Après les inondations catastrophiques de juin 2022, la situation au Pakistan reste une urgence, avec des besoins humanitaires critiques. A Sindh, Médecins Sans Frontières (MSF) constate un nombre alarmant de patients atteints de paludisme et d'enfants malnutris dans les communautés touchées par les inondations dans la province du Sindh et dans les provinces orientales du Balochistan. Les personnes qui vivent dans les zones les plus touchées par les inondations ont encore d'énormes besoins fondamentaux tels que l'accès à l'aide alimentaire essentielle, aux soins de santé et à l'eau potable.
Dans le Sindh et dans l'est du Baloutchistan, nos équipes voient un grand nombre de personnes nécessitant un traitement contre le paludisme. Malgré la saison plus froide, où l'on s'attendait à ce que les taux de paludisme diminuent, nous constatons encore des taux de positivité de 50 % parmi les patients dépistés dans nos cliniques médicales mobiles en décembre.
Les inondations ont dévasté de vastes zones de culture et de bétail, qui constituent la principale source de revenus de nombreuses communautés. Lors de nos consultations, dans nos cliniques mobiles qui circulent dans ces régions, nous constatons des taux alarmants de malnutrition aiguë.
notre première réponse urgente au Pakistan
"NOUS SOMMES TOUJOURS DANS UNE PHASE D'URGENCE"
"Nous répondons à cette catastrophe depuis des mois et nos équipes, présentes dans le Sindh et l'est du Baloutchistan, voient encore des personnes vivants dans des tentes et des abris de fortune. En ces mois d'hiver, les gens deviennent plus vulnérables. Alors que l'accent est mis sur le redressement et la reconstruction, une réponse humanitaire à grande échelle pour répondre aux besoins immédiats des populations fait défaut. En décembre, nos équipes médicales ont à nouveau constaté des taux élevés de paludisme, de malnutrition aiguë et d'infections cutanées. Les organisations humanitaires et les agences gouvernementales impliquées dans les opérations de secours ne doivent pas oublier que la situation reste critique", explique Edward Taylor, coordinateur de la réponse d'urgence de MSF dans le nord du Sindh et l'est du Baloutchistan. "Dans les zones où nous travaillons, l'eau n'a toujours pas baissé et les besoins médicaux et humanitaires urgents restent élevés. Les populations ont un besoin urgent d'accéder à l'aide alimentaire, à l'eau potable, aux soins de santé et aux abris. Nous sommes toujours dans une phase d'urgence.
LE RETOUR DANS DES MAISONS DÉTRUITES ET DES SOURCES D'EAU CONTAMINÉES
Les personnes qui retournent dans leurs villages trouvent des maisons détruites et des terres encore entourées d'eau stagnante. La perte massive de maisons et de biens affecte également la santé mentale et les moyens de subsistance des personnes. Nos équipes fournissent des premiers secours psychologiques et des séances de conseil en groupe pour soutenir les personnes pendant cette période extrêmement difficile.
De nombreux autres restent dans des camps et des abris informels, où ils sont confrontés à la menace imminente de l'hiver. MSF adapte sa distribution d'articles non-alimentaires en fonction de la saison, avec des couvertures supplémentaires pour l'hiver, par exemple.
Dans le Sindh et dans l'est du Baloutchistan, les sources d'eau sont toujours contaminées, ce qui oblige les habitants qui rentrent chez eux à aller chercher leur eau potable très loin. Les dommages causés aux stocks de nourriture, au bétail et aux champs augmentent le risque d'une plus grande insécurité alimentaire. Les équipes MSF continuent de fournir de l'eau potable aux communautés rurales.
L'urgence des inondations est loin d'être terminée
"La nourriture, l'eau, l'assainissement, les soins de santé et les abris doivent être une priorité pour la réponse internationale et nationale aux inondations catastrophiques au Pakistan", poursuit Taylor, "de nombreuses personnes dans les zones touchées ont des besoins immédiats et urgents qui ne peuvent pas attendre."