RDC : Elargissement de notre intervention à Goma
Au cours des derniers jours, nos équipes à Goma, en République démocratique du Congo, ont été en mesure d'étendre de manière significative leur assistance médicale et humanitaire à la population, dans la ville mais également dans plusieurs sites de déplacements.
QUELLE ASSISTANCE CONCRÈTE AVONS-NOUS PU FOURNIR ?
À Goma, où la plupart des hôpitaux sont débordés, MSF poursuit son soutien aux blessés dans les hôpitaux de Kyeshero et Virunga.
🔴 Ces derniers jours nous avons :
- Collecté des poches de sang pour approvisionner différents hôpitaux
- Renforcé notre soutien chirurgical et mis en place une extension de 49 lits à l'hôpital de Virunga. Trois salles d'opération sont également fonctionnelles 24h/24h et 7 jours sur 7
- Fourni des biens de premières nécessité tels que de la nourriture, du carburant et de l'eau aux hôpitaux ainsi que dans les camps de déplacés
- Relancé des cliniques spécialisées dans les soins aux victimes de violences sexuelles
QUELS SONT LES BESOINS ACTUELLEMENT ?
“Nous sommes face à une situation très sévère du point de vue des blessés”, explique Stephan Goetghebuer, chef de programmes MSF au Nord-Kivu. En effet, il est essentiel que nous puissions continuer à fournir des soins aux nombreux blessés que nous recevons.
Une autre de nos préoccupations dans la ville Goma et dans les sites déplacements est l'augmentation signalée des cas de choléra.
L'accès à l'eau potable a été coupé pendant plusieurs jours et les maladies transmisses par l'eau, comme le choléra, représentent une menace importante.
Nous devons donc suivre la situation de près, augmenter la prise en charge des patients tout en limitant la transmission des maladies, ainsi que fournir de l'eau et des biens de première nécessité.
🔴 COMMENT PUIS-JE AIDER ?
Votre soutien est aujourd'hui essentiel pour nous permettre de répondre aux besoins grandissants de la population à Goma ainsi que dans les camps de déplacés.
Nous vous remercions d'avance pour votre générosité !
Rappel de la situation :
Depuis plusieurs semaines, le conflit opposant le groupe armé M23/AFC à l’armée congolaise, soutenus par leurs alliés respectifs, a repris avec une intensité accrue dans la province du Nord-Kivu, et s’est étendu à la province voisine du Sud-Kivu.
Conflit au Nord et Sud-Kivu : contexte et situation actuelle
Depuis décembre 2024, plusieurs fronts ont été ouverts dans les deux provinces pour le contrôle de plusieurs positions clés. Dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, le conflit a repris dès décembre, avec des déplacements de population massifs.
Cela s’est poursuivi dans le territoire de Masisi, où d’intenses combats ont eu lieu en janvier 2025, notamment pour le contrôle de la ville de Masisi Centre, avant de descendre vers le Sud-Kivu, à Minova et Numbi dans le territoire de Kalehe.
En début de semaine, les combats ont également atteint le centre-ville de Goma où la panique s'est désornais emparée de la ville, avec un impact dévastateur sur la population.
![civil drc fuite](/sites/default/files/inline-images/MSB220365%28High%29.jpg)
Impact sur la population civile
“L’impact de ces combats sur la population civile est gigantesque. Au-delà des blessés et des morts, nous recevons des informations accablantes des camps de déplacés où nos équipes ne parviennent plus à aller”, explique Stephan Goetghebuer, chef de programmes MSF au Nord-Kivu.
Les conséquences humanitaires sont très lourdes. Des centaines de milliers de personnes continuent de fuir les affrontements. D'après les Nations Unies, elles seraient déjà 400.000 depuis le début du mois de janvier.
Des dizaines de milliers d’entre elles se sont rendues dans les sites de déplacement autour de Goma, où vivaient déjà plus de 650.000 personnes, épuisées par près de trois années de combats.
Ces camps sont totalement insalubres, comme nous en témoignons depuis longtemps : les familles y survivent sans abri convenable et manquent de tout, nourriture, eau et soins.
Malheureusement, les camps de la région ne sont pas épargnés par les combats. Des roquettes y sont tirées à proximité ainsi qu'aux abords des structures de soins où les gens sont venus chercher un abri.
A Masisi, l’hôpital que nous soutenons a essuyé des tirs alors que plus de 10 000 personnes y étaient réfugiées pour leur sécurité.
Appel urgent de MSF
Face à la dégradation continue de la situation, MSF demande instamment aux belligérants de :
- Protéger les civils en respectant les principes élémentaires du droit international humanitaire.
- Assurer la sécurité des missions médicales, en particulier l’hôpital de Masisi et les camps de déplacés autour de Goma.
- Garantir un accès humanitaire pour permettre la fourniture de soins médicaux vitaux à la population.